Apistory

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20130608#018-B

C’est aux environs de  millions d’années que sont apparues les premières abeilles. Ce furent d’abord des abeilles solitaires.

La plus ancienne abeille du monde semble avoir été retrouvée dans un morceau de schiste en Allemagne mesurant 9mm de long. L’insecte avait le même niveau de développement que nos abeilles actuelles.

20 millions d’années avant notre ère  sont apparues les premières abeilles sociales. Les Egyptiens avaient découvert les abeilles 2400 ans avant Jésus Christ. Le miel était en offrande aux Dieux. Le miel était l’ingrédient le plus utilisé dans les remèdes tant en usage externe qu’en usage interne. Il servait aussi en agent sucrant. Les pharaons utilisaient le miel au cours de célébrations de leur mariage, cette coutume s’est transmise dans la culture gréco-romaine et jusqu’au moyen âge les jeunes mariés buvaient une boisson à base de miel, l’hydromel durant le 1er mois du mariage afin d’apporter joie et bonheur, ceci a conduit à la « Lune de miel ».

La cire servait dans la momification, dans la construction de bateaux et comme agent liant dans les peintures. Saint Ambroise de Milan 340/397 après Jésus Christ est le Saint patron des apiculteurs. Selon la vie du Saint écrit par son secrétaire PAULIN, il aurait été mis en son berceau dans la salle du prétoire. Il y dormait quand un essaim d’abeilles survint tout à coup et couvrit de telle sorte sa figure et sa bouche qu’il semblait entrer dans sa bouche et en ressortir. Les abeilles prirent ensuite leur vol et s’élevèrent en l’air à une telle hauteur que l’oeil humain n’était plus capable de les distinguer. Son père fut frappé de ce fait et dit  » si ce petit enfant vit ce sera quelques chose de grand ». Ce fut considéré comme un présage de la douceur des Ecrits du Prélat.

Le mot Ruche trouve son origine dans le mot gaulois « Rusca » qui signifie écorce. L’écorce des arbres servaient en fait à fabriquer des ruches. Au moyen âge, les ruches sont toujours présentes particulièrement dans les monastères. L’abeille se marque au niveau symbolique, ainsi le roi des abeilles est-il associé aux puissants, le pape et les rois. On a en effet retrouvé dans les tombes 436/481 après JC des abeilles en or et vert coloré. Les serfs sont au service du puissant, comme l’ouvrière au service du roi des abeilles. La Renaissance est une période de renouveau littéraire, artistique et scientifique.

En 1586 Luis MENDEZ DE TORRES  espagnol, écrit le premier livre sur l’apiculture. Cet authentique manuel d’apiculture avec des contributions aussi avancées pour l’époque que d’affirmer que le roi des abeilles est en fait une reine.

Jean SWAMMERDAM 1637 à 1680 est un naturaliste hollandais microscopiste passionné. Il se concentra sur l’anatomie interne des abeilles. Ces illustrations finirent par apporter la preuve que le roi des abeilles était bien une reine.

Le 18ème siècle  Giacomo Fillpo MARALDI mathématiscien et astronome calcula les angles des rhombes des alvéoles la valeur de ces rhombes est de 109°28 et 70°32.

René Antoine REAUMUR 1683 à 1757 physicien et naturaliste français inventa notamment un thermomètre étalonné. Reaumur apporta une importante contribution à l’apiculture d’aujourd’hui. Il crée des ruches d’observation, il invente le terne de faux bourdons. Il décrit la glande à venin, les organes mâles, la gelée royale, la différence dans le nourrissement des larves et des nymphes. C’est le premier apiculteur à marquer ses reines.

Anton JANSCKA 1734/1773 Slovène est l’apiculteur de l’impératrice d’Autriche. Il décrit la fécondation de la reine en cours d’un vol nuptial en 1771.

Le 19ème siècle voit se développer l’apiculture mobile. L’invention du cadre mobile serait dû au russe PROKOPOWITSCH aux environs de 1806.

Frédéric BASTIAN né le 27 avril 1834 dans le Bas Rhin. Etudes de théologie à Strasbourg de 1851 à 1857, vicaire à Strasbourg, créateur en 1868 de la société d’apiculture d’Alsace, auteur d’un traité d’apiculture (les Abeilles) paru en 1868 et le petit manuel de l’apiculteur alsacien en 1875, inventuer d’une ruche à cadre mobile qui porte son nom et qui deviendra la ruche alsacienne, mort le 1er décembre 1893 à Strasbourg.

1833/1888 Franz von HRUSCHKA inventa l’extracteur centrifuge.

Lorenzo LANGSTROTH crée une ruche à cadre mobile où le corps et la hausse ont la même dimension. A la même époque fut crée l’enfumoir à soufflet.

Karl Von FRISCH 1887/1982 étudie la vision de la couleur et la danse des abeilles.

Charles DANDANT d’origine française au 19ème siècle commença sa carrière d’apiculteur à l’âge de 46 ans.

L’américain LAIDLAN maîtrise l’insémination artificielle.

Alain CAILLAS définit en 1913 la propolis.

En 1954 la fédération internationale APIMONDIA est crée.

En 1898/1996 frère Adan Karle KEHRLE allemand, moine à l’abbaye de Buckfast a crée l’abeille Buckfast, race d’abeille douce et productive, grosse pondeuse par des croisements entre des reines italienne et des mâles de l’abeille noire indigène.

Suite à un blocus maritime des anglais, le commerce entre les continents et ses colonies devient impossible. Le prix du demi quintal de sucre de canne est multiplié par sept. Afin d’encourager la production de miel, Napoléon ordonne en 1804 un recensement annuel du nombre de ruches présentes dans l’empire. Chaque propriétaire reçoit de la caisse de l’état une prime de 2 francs par colonie d’abeilles.

Toutes les civilisations ont considéré l’abeille comme un animal sacré. Que reste-t-il de cette vision dans l’apiculture moderne ?

L’apiculture moderne comprend du matériel plus sophistiqué. On est loin des ruches dans les troncs d’arbres. On cherche le plus de rendement possible surtout chez les profesionnels, des opérations de transhumance sur les monocultures ciblées, des selections des reines, des croisements de races, des importations de reines et d’abeilles qui souvent nous amènent des parasites tels que les varroas et autres, des bombardements d’insecticides, des fongicides, la pollution électro-magnétique. Selon les entomologistes, les abeilles seraient sur la planète depuis des millions d’années; on peut penser que l’humanité a co-évolué avec les abeilles. Et en l’espace d’à peine un siècle, la société moderne a presque réussi à éradiquer l’abeille. Le seul véritable ennemi de l’abeille, son seul prédateur à l’échelle planétaire c’est l’homme moderne.

Bien avant EINSTEIN, Rudolf STEINER le fondateur de l’agriculture biodynamique pressentit en 1924 l’évenement de la vache folle et en 1923 l’effondrement des abeilles. Et il ajouta que l’humanité dépendait de la survie des abeilles.

Voilà les grands changements des dernières decennies. Il est clair que nos ancêtres pratiquaient plus facilement  l’apiculture que maintenant.

Quant aux abeilles, malgré l’insouciance, l’indifférence du monde moderne, elles nous fournissent toujours les rares produits naturels tels que miel, pollen, propolis, cire et surtout la pollinisation à 80% qui nous permet d’obtenir un rendement efficace des fruits et légumes.

« Plus les abeilles sont en difficulté, plus il faudrait d’apiculteurs pour sauvegarder l’équilibre de la nature »

Nous allons inspecter d’autres planètes. Pour qui ? Pour quoi ?

Et on laisse mourir la nôtre . Pour qui ? Pour quoi ?

Et maintenant que vais-je faire de tout ce temps ?

Que sera ma vie sans les abeilles et sans leurs bienfaits ?

Tous ces gens qui leur sont indifférents ? Elles qui travaillent sans relâche du matin au soir, de la naissance jusqu’à leurs morts.

Tout ce travail pour qui ? pour quoi ?

Le matin qui revient pour rien, et maintenant que vais-je faire ? Vers quel néant glissera la terre ?

Vous nous avez laissé la terre entière, mais la terre sans abeilles est petite.
Et maintenant que vais-je faire ?
je vais en rire pour ne pas en pleurer, au matin je haïrai la terre entière et puis dans un miroir je verrai bien la fin du chemin, plus une abeille, plus une fleur, il n’y a vraiment plus rien à faire.

ANDRE LAMBACH